ATELIERS / LABOS
Cadeau!
Marion Duval
4 – 15 décembre / Espace Néo Martine, rue des Côtes de Montbenon, Lausanne
Horaire : du lundi au vendredi, 10h30 – 17h30
Frais d'inscription : Fr. 30.– (ou plus, si vous désirez soutenir La FC)
⟩ Inscriptions closes
Passer un message, relever un défi, montrer un talent, faire un cadeau, se donner en spectacle : le simple fait de venir se mettre devant des gens et de leur proposer quelque chose est tellement problématique, source d'ambiguïtés, d’accidents, de tensions et de plaisir – cela génère une large matière de jeu à explorer. À travers des prétextes très simples, nous chercherons comment faire fi de la quête de virtuosité, comment renouer avec des enjeux personnels, et comment, peut être, avec un peu de chance, investir des zones de jeu inattendues.
* Trigger warning : la méthode n'est pas parfaitement circonscrite et peut occasionner des moments de confusion, il faudrait être prêt à ça. Autrement dit, attention. Bien sûr, des moments de débrief seront organisés régulièrement.
Au sein de Chris Cadillac, nous avons réuni des outils, souvent inspirés du clown ou du bouffon, permettant d'instaurer une confusion entre réalité et fiction, et de générer de la gêne, du plaisir, du débordement, du trouble, du vertige ; toutes choses qui deviennent une base pour l’établissement d’un dialogue (explicite ou non) avec tous les présents (spectateur-ices et acteur-ices) d'une représentation. Je voudrais proposer la mise en partage de ces outils et prétextes de jeu. A la suite d'une première phase d'observation, nous pourrons choisir de définir ensemble des pistes plus personnelles.
Après une formation en danse au Conservatoire de Nice, MARION DUVAL commence le théâtre puis le clown. Elle intègre La Manufacture à Lausanne, puis travaille comme interprète, notamment auprès de Marco Berrettini (IFeel3, Sorry do the tour again) ou Aurélien Patouillard (Hulul, Farwest). Au sein de Chris Cadillac, elle crée Hello (2009), Las Vanitas (2011) – conçu en collaboration avec Florian Leduc, Au feu ! (2015), Claptrap (2016) – un duo avec Marco Berrettini, Cécile (2019) – conçu en collaboration avec Luca Depietri, Avant la retraite (2020) de Thomas Bernhard – co-mis en scène et co-interprété par Camille Mermet et Aurélien Patouillard, et dernièrement, Le spectacle de merde (2023). Ces pièces se jouent en salle ou dans l'espace public et proposent un théâtre qui rit de ses propres conventions pour férocement interroger l’inavouable, le pathétique et le fantasmagorique en chacun de nous.
Jouer en silence
Joël Maillard
8 – 16 février 2024 / Oriental, Vevey
Horaire : à définir (8 jours, 42 heures)
Frais d'inscription : Fr. 70.– (ou plus, si vous désirez soutenir *La FC*)
⟩ Inscriptions ouvertes dès le 28 décembre 2023 et jusqu'au 18 janvier 2024
Ma proposition d’atelier consiste en une recherche autour d’un théâtre qui, littéralement, ne parle pas.
J’ai à ce jour peu d’idées sur les façons dont on pourrait s’y prendre.
D’une manière générale j’ai rarement beaucoup d’idées, tout court d’une part, mais aussi sur les chemins et orientation à emprunter pour aboutir à tel ou tel résultat. D’ailleurs le désir du résultat est souvent complètement flou.
En revanche il m’arrive d’être beaucoup plus au clair (avec moi-même tout du moins) en ce qui concerne les points de départ. Ces derniers temps, il s’agissait le plus souvent d’une contrainte arbitraire de fabrication associée à un état de relative ignorance quant aux moyens de s’en emparer (avec bien sûr le risque de réinventer la poudre sans en avoir conscience, et en moins bien…).
Par exemple pour Sans effort nous nous étions mis en tête de raconter une histoire sans possibilité de l’écrire nulle part, avec pour seuls outils : imaginer, parler, se souvenir.
Ici, la contrainte face à laquelle je vous invite à cultiver notre naïveté sera celle-ci :
Tenter d’être narratif sans parler du tout.
Le mutisme en scène sera l’interdit incontournable, et, on l’espère, fécond.
Cependant nous ne passerons pas par une exploration fouillée et exhaustive des références du cinéma muet, du mime, du théâtre d’objets, etc. Cela ne veut pas dire qu’il ne sera pas question de mime, d’objets, etc. mais disons que l’atelier ne s’apparentera pas à un catalogue d’appropriation rapide de ces techniques. On sait qu’elles existent, on en a une vague idée, tout le monde a déjà vu des gens se taire sur une scène. Ces prérequis suffisent.
NB. Cela dit, les personnes ayant acquis une pratique des différentes disciplines dont la parole est absente, ou peu présente, sont aussi les bienvenues dans cet atelier.
Ce qu’on va faire :
Je n’ai pas de méthode à transmettre car je n’ai pas à proprement parler de méthode de travail si ce n’est l’empirisme, mais je peux partager cet état de dilettante ou de débutant perpétuel que je tente de cultiver au fil des ans et des projets.
Quelques pistes pratiques
- allonger et habiter tant et tant le moment qui précède celui où quelque chose va se dire que rien ne se dit
- plonger dans les silences psychologiques
- travailler sur des dialogues imaginaires (parce qu’inaudibles ou "télépathiques")
- chaines de didascalies, à s’écrire les un·es pour les autres
- partitions chorales d’actions et de gestes signifiants
De quoi pourraient parler ces moments de théâtre muet (plus ou moins) narratif ?
Je ne souhaite pas nous enfermer dans des thématiques trop précises, cependant on pourrait avoir cette question en tête pour guider nos tentatives :
Dans une société (l’Europe occidentale des années 2020 pour circonscrire grossièrement) où, si si, on peut encore tout dire, en quoi garder le silence est aussi un moyen d’explorer sa liberté d’expression ?
Et par ailleurs, s’il y a des sujets qu’on pense tout de même être "tabou", en quoi les évoquer sans un mot pourrait justement être un moyen de contourner le problème ?
Les moments dédiés au mutisme et ceux dédiés à la parole seront clairement cadrés durant la journée. Et il y aura toujours une porte de sortie possible, pas d’esprit sectaire.
JOËL MAILLARD est aujourd’hui est acteur, metteur en scène et auteur. Passé par le théâtre amateur, puis le Conservatoire de Lausanne, il commence à écrire le 7 juillet 2005, en regardant sur une chaîne d’info la couverture des attentats dans le métro de Londres.
Depuis le début, il s’obstine à explorer des champs d’expression dont il ne maîtrise ni les techniques ni les codes. Par exemple la science-fiction, la transmission orale, la chanson à texte, l’argile, le stand-up...
Il aime se dire qu’il professionnalise son dilettantisme.
Cependant, en 2020, il est lauréat d’une bourse culturelle de la Fondation Leenaards, et en 2021 il reçoit l’un des Prix suisse des arts de la scène.
Sa compagnie, SNAUT, basée à Lausanne, est active depuis 2012. Ses créations, neuf à ce jour, partent le plus souvent de textes dont il est l’auteur et qui sont achevés durant les répétitions en dialogue avec les autres interprètes.
Les dernières créations sont Résilience mon cul (2022), Les univers (2021), Sans effort (2019), Imposture posthume (2019), Quitter la Terre (2017). Parfois il est acteur pour d’autres, et écrit pour d’autres. Il souhaite mettre en scène, un jour, le texte de quelqu’un d’autre. Actuellement il écrit avec Louise Belmas un nouveau spectacle intitulé Nos adieux (remake).
Comment s'inscrire ?
Les adhérent·exs de La FC peuvent s’inscrire à tous les Ateliers, dans la limite des places disponibles en écrivant à contact@lafc.ch
L’adhésion à La FC ne donne pas automatiquement droit à participer à un Atelier. Pour préserver la qualité du travail, le nombre de participant·exs est limité à une douzaine de personnes par Atelier. S’il y a davantage d’inscrit·exs, le Chœur de La FC choisit les participant·exs par tirage au sort, en éliminant au préalable les candidat·exs qui ont collaboré récemment aux créations de l’intervenant·ex (La FC souhaite favoriser de nouvelles rencontres), ou qui ont déjà participé à d’autres Ateliers durant l’année.
Vous devez également vous engager à participer à l’entier de l'Atelier (sauf exception).
Le prix de l'Atelier doit être versé intégralement avant le premier jour de travail.
Si le prix des ateliers reste libre, désormais, dès 2023, le prix minimum de chaque atelier de La FC, quelle que soit sa durée, est de 30.– Francs, au titre de frais d'inscription.
Les séances de travail des Ateliers de La FC sont ouvertes aux auditeur·ricexs libres.