ATELIERS / LABOS
Le futur, c'est l'avenir
Nicolas Chapoulier
22 – 26 avril 2024 /Salle de répétition du Poche / GVE et en extérieur
Horaire : 10h – 17h
Frais d'inscription : Fr. 70.– (ou plus, si vous désirez soutenir La FC)
⟩ Inscriptions ouvertes, il reste 2 places ! contact@lafc.ch
Atelier de divination urbaine
Héritiers d’une époque en crise de futur et en faillite de récits communs, nous vivons l’effondrement d’une représentation crédible et désirable d’un futur collectif. L’époque contemporaine, déboussolée par le péril écologique, meurtrie par l’escalade des inégalités et les récits postapocalyptique, voit ses représentations du monde moderne s’effriter aussi vite que fondent les glaciers.
Cherchant à transformer une relation devenue anxiogène avec l’avenir, cet atelier prend comme postulat « demain » non comme un grand trou noir béant remplit d’inconnu, mais comme la forme prise par les projections et les désirs qui l’ont précédé.
Placer ici le point de départ d’une écriture oraculaire : prédire,
pré-dire, pré-raconter, démarrer ici un récit à compléter, une histoire à s’approprier… Inventer et expérimenter des dispositifs permettant de décoder les fonctionnements des systèmes prédictifs d’hier et d’aujourd’hui pour participer à l’élaboration de ceux de demain. Inviter les couloirs du temps dans l’espace public, pour interagir avec la mécanique de nos choix et chercher les trucs et astuces pour tisser de nouveaux pulls à nos devenirs.
Parce que le futur c’est l’avenir.
NICOLAS CHAPOULIER est directeur artistique de la compagnie Les 3 points de suspension avec laquelle il tourne mondialement. Auteur, comédien, acrobate, plasticien et metteur en scène, il reçoit le prix SACD 2022 de la mise en scène art en espace public. Il assure la mise en scène et la direction artistique des spectacles L’Arrière-pays, Hiboux, Nié qui tamola, La grande Saga de la Françafrique, Looking for Paradise, et Squash. En 2011, il rédige Nié qui tamola au Éditions Requins Marteaux, un roman graphique documentaire. En 2014, il est lauréat de la Fondation Beaumarchais / SACD Ministère de la Culture - Bourse à l’écriture, Écrire pour la Rue pour le projet Looking for Paradise. En 2015, il fonde le collectif 3615 Dakota, dont il assure la direction artistique. Ils sont invités au pavillon français de la biennale de Venise d’architecture en 2018. En 2019 il est nommé expert théâtre Drac Auvergne Rhône-Alpes.
Il participe au Chtuluscène, projet lauréat Mondes Nouveaux (French public art program), 2022 Éditions Acte Sud. Entre 2015 et 2022, il collabore avec : Musée d’Ethnographie de Genève / Croix Rouge française / Nouvelle Comédie de Genève / Nuit des Musées / Festival d’Aurillac / Ville de Genève / Festival des Arts de Bordeaux-FAB / Waves Festival, Danemark / Université de Genève / Espace Le Commun-Fond Municipal d’Art Contemporain / Université des Sciences Paris-Saclay / Festival de la Cité / Embassy of Foreign Artists. Il est artiste associé au théâtre scène conventionnée Château rouge et la scène nationale de Bourg-en-Bresse.
Autofiction : le Je dans le jeu
Valéria Bertolotto
21 – 31 mai 2024 (sauf samedi et dimanche) / Lausanne
Horaire : à définir
Frais d'inscription : Fr. 70.– (ou plus, si vous désirez soutenir La FC)
⟩ Inscriptions ouvertes du 8 au 29 avril 2024
« Le mot « autofiction » désigne aujourd’hui un lieu d’incertitude qui est aussi un espace de réflexion ».1
Très débattue et théorisée dans l’espace littéraire contemporain, l’autofiction remet en question la soi-disant « vérité » défendue par l’autobiographie classique. J’y trouve un lien fort avec le jeu et la pratique de l’acteur·ice. En effet, lorsque je joue un texte, ce ne sont pas mes mots, ni mon langage, ni forcément une situation que j’ai vécue, néanmoins c’est quand même de moi qu’il s’agit. De quelle manière je tisse un lien subjectif aux mots, à mes partenaires, de quelle manière je mets mon expérience, mes émotions, ma voix et mon corps au service d’un personnage et d’une situation ?
Néanmoins, ce jeu ne pourrait se faire sans la complicité et le regard de celui ou celle qui regarde. En effet, le·la spectateur·ice sait pertinemment que la personne qu’il voit sur scène n’est pas réellement Hamlet. Il a peut-être même déjà vu d’autres interprètes tenir ce même rôle. Donc quel intérêt a-t-il à voir une nouvelle fois Hamlet ? Précisément parce qu’il s’agit de cet·te acteur·ice-là, avec sa subjectivité, son corps, sa voix, son identité.
Cela pose alors la question de l’identité de celui ou celle qui apparaît sur scène. Qui est ce « Je » qui prends la parole sur le plateau ? Ce n’est ni tout à fait l’acteur·ice, ni tout à fait le personnage, mais quelque chose qui est parfois l’un·e, parfois l’autre et/ou qui se situe entre les deux, à la frontière. Une « identité trouble » 2.
Il s’agira donc d’explorer cet espace/interstice entre l’acteur·ice et le personnage/situation, de le questionner à travers le jeu et la représentation, et d’en dégager les implications tant pour celui ou celle qui est sur scène, que pour celui ou celle qui regarde.
Pour commencer, je proposerai quelques réflexions sur le genre autofictionnel et notamment sur ses aspects stylistiques, avec des exemples tant au théâtre qu’en littérature, illustrées de quelques spectacles et textes, afin d’inscrire ce travail dans un contexte et une réflexion plus large.
Puis, je demanderai à chaque participant·e d’amener un texte, un monologue, issu de la littérature dramatique ou du roman. Nous travaillerons ce texte en explorant les problématiques de l’identité de l’acteur·ice/personnage et la forme (ambiguïté entre fiction et présent de la représentation).
1. Philippe Gasparini, Autofiction ; Une aventure du langage, ed. Seuil, coll. Poétique, 2008.
2. Anne Pellois, Les intermittences du je(u), à propos du TG Stan, in : L’autofiguration dans le théâtre contemporain ; Se dire sur scène, ed. Universitaires de Dijon, coll.
Après des études en Lettres à l’université de Genève, VALERIA BERTOLOTTO obtient le diplôme du Conservatoire de Lausanne (SPAD)en 1998. Elle collabore ensuite en tant que comédienne à de nombreux spectacles, sous la direction notamment de Claude Stratz, Andrea Novicov, Denis Maillefer, Alexandre Doublet, Natacha Koutchoumov, Emilie Charriot, Oscar Gomez Mata et Philippe Saire.
En 2014, elle crée la Cie J14 avec la comédienne Aline Papin et elles co-créent, au terme d’une saison de recherche au TLH à Sierre, la performance Autofèdre, qui sera reprise dans le cadre du festival Extra-Ball au Centre Culturel Suisse de Paris, ainsi qu’à l’Arsenic à Lausanne.
Elle intègre pour la première fois l’ensemble du Poche GVE durant la saison 20-21, et y fait trois nouvelles créations durant la saison 22-23.
De 2013 à 2020, elle intervient régulièrement comme pédagogue à La Manufacture, tant dans la filière théâtre que dans la filièredanse, dans le cadre de jurys ou de stages d’interprétation.
Le geste de la mise en scène
Jean-Yves Ruf
11 — 16 juin 2024 / Negrefoyt (FR)
L'atelier se déroule en France, à Negrefoyt. Le transport et la nourriture sont à la charge des participant·es. Le logement sur place est gratuit et se fait en chambres communes. Les voyages seront organisés en plusieurs voitures.
Voyages aller le 10 juin, retour le 17 juin
Horaire sur place : à définir.
Frais d'inscription : Fr. 70.– (ou plus, si vous désirez soutenir La FC)
⟩ Inscriptions ouvertes du 29 avril au 20 mai 2024
L’expérience de Jean-Yves Ruf au théâtre ou à l’opéra, ses fonctions de pédagogue ou de directeur d’école supérieure, l’engagent à porter une réflexion critique et ouverte sur la formation du metteur en scène. Ilpropose de réunir autour de lui des artistes désireux d’analyser et d’initier des processus de travail et de création d’un·e acteur·ice. Il s’agira de définir ce qu’on appelle à tort ou à raison « la direction d’acteur·ice ». Quelle est la part de la réflexion consciente, dramaturgique, quelle est la part de l’intuition chez l’acteur·ice et chez le·la metteur·e en scène ? Quelle liberté donner à l’acteur·ice ? Comment l’aider à trouver sa propre liberté ? Quelle est l’importance du non verbal dans la direction d’acteur·ice ? Seront abordés les rapports entre le corps de l’interprète et le corps de la langue, entre le souffle et la pensée, entre l’écoute et l’espace, le sens et la sensation. Nous aborderons aussi la question de la connexion du corps et de la voix, les notions d’écoute, d’adresse, de présence.
Objectifs
Consolider son processus de direction d’acteur, en le confrontant aux regards et aux réflexions du groupe. Maîtriser dans son travail une série de rapports et de mises en tension (soi et le texte, soi et le·lacomédien·ne, soi et l’espace, etc). Trouver sa méthodologie de prise en charge de ses intuitions. Acquérir une autonomie dans sa réflexion sur l’acteur·ice. Savoir porter un regard critique et constructif sur les expériences en cours, que ce soit son propre travail ou celui des autres.
Après une formation musicale et littéraire, JEAN-YVES RUF intègre la section jeu de l’École nationale supérieure du Théâtre National de Strasbourg (1993-1996) puis l’Unité nomade de formation à la mise en scène (2000), lui permettant notamment de travailler avec Krystian Lupa à Cracovie et avec Claude Régy. De janvier 2007 à décembre 2010, il a dirigé La Manufacture à Lausanne. Depuis plusieurs années, il anime également les Rencontres internationales de la mise en scène au Théâtre Gérard Philipe (TGP) à Saint-Denis, ainsi que des stages destinés aux acteur·ices en Suisse et en France.
Parmi ses récentes mises en scène, on peut noter La vie est un Songe de Calderòn, En se couchant il a raté son lit de Daniil Harms, co-mis en scène avec Lilo Baur, La finta pazza de Sacrati, Le Dernier Jour où j’étais petite de Mounia Raoui, Jachère, Les Fils prodiges d’Eugène O’Neill, Les Trois Soeurs de Tchekhov, Médée de Cherubini, Idomeneo de Mozart, Elena de Cavalli, Don Giovanni de Mozart, Troïlus et Cressida, Agrippina de Haendel, L’Homme à tiroirs, Lettre au père de Kafka, La Panne de Dürrenmat.
En 2023, Jean-Yves Ruf crée Jouer son rôle de Jérôme Richer avec Thibaut Evrard et David Gobet à La Comédie de Genève. Il met aussi en scène Thibault Lacroix dans Vie et mort : rien de rien d’après l’œuvre de Samuel Beckett. Pour la saison 23-24, il monte Haru, un spectacle théâtre-opéra qui reprend les notes de Figaro sur un livret de Joël Bastard. Sur scène, il interprète Golaud dans Mélisande, d’après Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck et Claude Debussy, mis en scène par Richard Brunel.
Du texte au théâtre d'objets en passant par la connerie
Laura Gambarini
Automne 2024 / Lieu à définir
Horaire : 3 jours
Frais d'inscription : Fr. 70.– (ou plus, si vous désirez soutenir La FC)
⟩ Inscriptions ouvertes à une date ultérieure
Lors de ces trois jours d’initiation au théâtre d’objet, j’aimerais transmettre quelques clés simples que j’ai découvertes au fil du temps dans ma pratique. Mon théâtre d’objet est brut, sans que les objets soient transformés (ou peu transformés) et le·la manipulateur·rice joue à vue.
En nous basant sur un texte court, nous allons dans un premier temps analyser les besoins des différents personnages et de l’action générale : quels mouvements doivent-ils pouvoir faire ? Puis, nous entamerons un casting d’objet issus de notre vie quotidienne qui correspondent à ces actions. Enfin nous monterons des scènes pour tester et comparer les propositions.
Polyglotte, titulaire d’un master en littérature moderne de l’Université de Lausanne, LAURA GAMBARINI intègre en 2009 le Centre de formation de mime et de pantomime de Berlin. Elle y fait l’apprentissage d’une « langue universelle » qui lui permet de poursuivre son souhait le plus cher : aller à la rencontre des gens. De retour en Suisse, son envie de démocratiser le spectacle vivant la conduit naturellement vers l’espace public, où imprévu et proximité viennent challenger sa créativité. Le résultat est un théâtre où l’objet prend la parole et l’ordinaire des allures d’épopée. Un art savamment bricolé, qui se donne dans des espaces non-dédiés, comme une invitation à franchir en toute simplicité le seuil d’un univers déployé, depuis 2017, dans le cadre de la Cie du Botte-Cul, avec laquelle elle crée Le cirque du Botte-cul, Le Roi des petits-boutistes et The name of Nibelungen, qui connaît un très grand succès depuis sa création en janvier 2022.
Comment s'inscrire ?
Les adhérent·exs de La FC peuvent s’inscrire à tous les Ateliers, dans la limite des places disponibles en écrivant à contact@lafc.ch
L’adhésion à La FC ne donne pas automatiquement droit à participer à un Labo/Atelier. Pour préserver la qualité du travail, le nombre de participant·exs est limité à une douzaine de personnes par Atelier. S’il y a davantage d’inscrit·exs, le Chœur de La FC choisit les participant·exs par tirage au sort, en éliminant au préalable les candidat·exs qui ont collaboré récemment aux créations de l’intervenant·ex (La FC souhaite favoriser de nouvelles rencontres), ou qui ont déjà participé à d’autres Ateliers durant l’année.
Vous devez également vous engager à participer à l’entier de l'Atelier (sauf exception).
Le prix de l'Atelier doit être versé intégralement avant le premier jour de travail.
Si le prix des ateliers reste libre, désormais, dès 2024, le prix minimum de chaque atelier de La FC, quelle que soit sa durée, est de 70.– Francs, au titre de frais d'inscription.
Les séances de travail des Ateliers de La FC sont ouvertes aux auditeur·ricexs libres.